Valentin-Valentin un montage de textes de Karl Valentin La Sortie au théâtre - L'aquarium - Le Pied de l'arbre de noël -
Le théâtre obligatoire - Le perroquet traduit par Jean Jourdheuil et Luc Besson Avec Cécile Guillot Doat, Pierre Maurice Nouvel, Thibault Doat, Amandine Doat
et Jean-Marie Doat
Musiques : Amestoy Trio
Construction du décor : Vincent Guillot
Costumes : Nathalie Guillot
Producion et administration, régie : Lucile Hortala
Affiche : Claudie Guyennon Duchenne
Photos : Bruno Wagner Se préparer à sortir au théâtre, pressé par le temps, faire parler un perroquet taciturne ou décorer l'arbre de noël des enfants, voilà les sujets des trois pièces du spectacle "Valentin Valentin". Avec en prologue les théories douteuses du pompier de service, des intermèdes sur les musique d'Amestoy Trio, et un monologue, chef d'oeuvre de surréalisme, où il sera question... d'aquarium !
Karl Valentin dans son écriture est en rupture complète avec la traditionnelle comédie qui s'appuierait sur un développement dramatique bien construit. Lui, il joue sur des petits riens du quotidien et nous embarque dans des digressions étonnantes, condense et cristallise ces moments de vie, sait retomber sur son sujet et conclure par une pirouette.
Les personnages: un couple, le père, la mère et leurs deux enfants, nous séduisent ou nous répugnent, à la fois beaux et monstrueux, tendres et méchants, bêtes comme leurs pieds ou capables d'inventer une intelligence de vie saisissante.
Son théâtre nous parle de l'humain dans toute sa complexité, sans romantisme, avec un humour féroce et inquiétant.
J'aime bien ces personnages qui s'activent. On les imaginerait plutôt sans volonté, oisifs, fainéants. L'instant du théâtre les saisit en activité. L'énergie dépensée pour faire ce qu'ils doivent : manger, écrire une lettre, scier une planche, leur coûte tellement que cela en devient pathétique. J'aime ces personnages qui ont du mal avec la vie, avec l'action, et tout à coup puisant dans des réserves inconnues s'y mettent. malgré la catastrophe imminente leur optimisme est magnifique, leur réussite est dérisoire. L'accumulation de ces petits riens si particuliers ouvre le regard sur des drames plus grands, ceux de la difficulté de vivre, et après un monologue où le personnage expose des idées fascisantes cela prend immédiatement des raisonnances politiques.
On imagine les personnages capables du meilleur comme du pire. On se rie d'eux, on se rie de nous.